Le sujet de De temporum fine comoedia est le Jugement dernier, dans une réinterprétation enracinée dans les croyances religieuses personnelles de Carl Orff. La rédaction du texte en grec ancien, en latin et en allemand a pris au compositeur une décennie entière, de 1960 à 1970, l'essence de l'œuvre étant de plus en plus déterminée par la vision apocalyptique du théologien alexandrin Origène, selon laquelle, à la fin des temps, même les démons obtiendront le pardon et le salut.
Distribution et mentions
Carl Orff (1895 – 1982)
Une pièce de la fin des temps — Vigilia (version finale 1981)
Création à Salzbourg, Grosses Festspielhaus — 26 juillet 2022
Direction musicale Teodor Currentzis Mise en scène, décors, costumes et lumières Romeo Castellucci Chorégraphie Cindy Van Acker Dramaturgie Piersandra Di Matteo Collaboration aux costumes Theresa Wilson Collaboration à la mise en scène Maxi Menja Lehmann Collaboration aux décors Alessio Valmori Collaboration aux lumières Marco Giusti Soprano Nadezhda Pavlova Mezzosoprano Taxiarchoula Kanati, Frances Pappas, Irini Tsirakidis Contralto Helena Rasker Récitants Gero Nievelstein, Christian Reiner Solistes du choeur musicAeterna Orchestre Gustav Mahler Jugendorchester Choeurs musicAeterna Choir (chef de choeur Vitaly Polonsky), Salzburg Bach Choir (chef de choeur Benjamin Hartmann), Salzburger Festspiele und Theater Kinderchor (chef de choeurWolfgang Götz)
A propos
Dans la première partie de la Comédie, neuf sibylles annoncent la fin imminente du monde et la damnation éternelle des impies. Dans la seconde partie, ces prophéties sont contrées par un "non" catégorique de la part de neuf anachorètes : ces ermites érudits ont compris que le jour final ne se lèvera pas comme le triomphe d'un Dieu punitif, mais comme l'absorption du mal par le divin. La rédemption de tous les maux et le retour de tous les êtres à Dieu atteignent leur apogée dans la troisième partie, avec la retransformation de Lucifer en "porteur de lumière" tel qu'il était autrefois. L'ange déchu formule sa demande de pardon avec des mots tirés de la parabole du fils prodigue : "Pater peccavi" : Pater peccavi". Ramené sur la scène du Festival par Romeo Castellucci et Teodor Currentzis pour la première fois depuis sa création à Salzbourg en 1973, l'opéra-oratorio d'Orff submerge l'auditeur par son énergie primitive. Celle-ci résulte notamment de motifs rythmiques répétés avec insistance, un principe de mouvement mécanique qui saisit une multitude de personnages et que la chorégraphe Cindy Van Acker traduira en partition corporelle.